Bolivie: la grève de la faim s’amplifie dans la prison de Palmasola

En Bolivie, la grève de la faim prend de l’ampleur dans la prison de haute sécurité de Palmasola, la plus grande et la plus violente du pays. Au troisième jour du mouvement de protestation, ils sont désormais environ 500 prisonniers à refuser de s'alimenter pour dénoncer leurs conditions de détention et la surpopulation carcérale. Une surpopulation notamment due au taux de détention provisoire dans le pays, qui est de 84%, soit le plus élevé de toutes les Amériques.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

La principale revendication des grévistes porte sur l'augmentation du forfait journalier reçu par les détenus et actuellement fixé à l'équivalent d'un euro. Un forfait censé couvrir les dépenses des trois repas quotidiens.

Les prisonniers réclament également un meilleur accès aux soins médicaux et à l'administration judiciaire.

5 000 détenus pour 800 places

Le mouvement de protestation a commencé à s'étendre à d'autres centres de réclusion alors que le gouvernement a proposé un dialogue aux représentants des détenus. Construite pour 800 prisonniers, Palmasola en abrite aujourd'hui plus de 5 000, symbole de la surpopulation qui touche 30 des 45 prisons du pays, selon un rapport du Parlement bolivien. Il y a deux ans, un violent affrontement entre deux bandes rivales faisait une trentaine de morts.

Lors de son séjour en Bolivie, le mois dernier, le pape François avait visité Palmasola et rencontré les détenus. Le gouvernement bolivien s'était alors engagé sur un programme de désengorgement des prisons et d'amélioration des conditions de détention. Des promesses que lui rappellent aujourd'hui les grévistes de la faim de Palmasola.
 

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