Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
Même si elle n’est que provisoire, la levée du blocus va soulager les quelque 200 000 habitants de la ville de Potosi qui subissaient notamment une pénurie des produits de première nécessité.
Mais le conflit, lui, n'est pas terminé. Lors d'une réunion ce week-end, les grévistes ont en effet annoncé l'organisation d'une grande assemblée populaire régionale qui décidera de nouvelles mesures de protestation dans les jours qui viennent. Il a également été décidé que les habitants de Potosi défileraient mercredi prochain, jour de la fête nationale bolivienne, avec le drapeau régional de Potosi et ses couleurs rouge et blanche, en signe de protestation contre l'attitude du gouvernement. Une véritable provocation en Bolivie où l'on ne plaisante pas avec le patriotisme.
Les grévistes ont enfin exigé la démission du maire de Potosi et du gouverneur de la région, tous deux élus du MAS, le parti présidentiel au pouvoir depuis 2006. Une demande que le gouvernement a qualifiée de volonté de mener un « coup d'Etat ». Le président Evo Morales et ses ministres ont aussi à plusieurs reprises accusé les grévistes d'être payés par l'opposition de droite ou encore de servir des intérêts étrangers et d'être à la solde du Chili ou des Etats-Unis. Des postures très radicales qui font douter d'une résolution rapide du conflit.