« Retardées depuis 2012, ces élections législatives étaient bien plus qu'un vote permettant de remettre en route un Parlement qui ne fonctionnait plus faute de scrutin organisé à temps », souligne la correspondante du Miami Herald, Jacqueline Charles. Ces élections, estime-t-elle, « étaient avant tout un exercice vital et nécessaire pour vérifier si Haïti est capable de tenir des scrutins justes, crédibles et sûrs ».
Mais justement, sur tous ces points, certains émettent de sérieux doutes. « Plusieurs partis politiques ont d'ores et déjà demandé l'annulation du scrutin de ce dimanche », entaché de violences et d'incidents multiples, rapporte encore le Miami Herald. A l'instar du parti UNIR, l'Union nationale pour l'intégrité et la réconciliation, qui, dans une note de presse publiée par l'agence Haïti Press Network, dénonce « une désorganisation inacceptable du processus de vote ». Par conséquent, l’UNIR se réserve « le droit de contester les résultats des élections ».
L'agence Alterpresse va encore plus loin et s'interroge sur les « risques d'une crise post-électorale en Haïti ». « En dépit de la satisfaction des autorités électorales », explique l'éditorialiste, « une participation apparemment faible risque d'entacher la crédibilité des futurs élus. Le déchaînement de violence, avec notamment la mise à sac voire l'incendie de plusieurs centres de vote, a impacté sur le déplacement des potentiels votants qui refusent de cautionner des mascarades électorales. Fallait-il en arriver là », se demande Alterpresse, « avec une valse de millions de dollars américains, injectés dans le processus électoral » ?
L’agence de presse haïtienne se montre également très critique vis-à-vis de la communauté internationale et de ses observateurs électoraux : « Quelles pirouettes jouera désormais la communauté internationale au regard des résultats qui seront proclamés pour ce scrutin législatif du 9 août 2015 ? Qui permettra de vérifier l'authenticité de ces résultats ? Comment déterminer qu'ils n'ont pas été tronqués ou détournés à l'avance ? », lance l'éditorialiste avant de conclure, plein d'amertume : « Suffit-il vraiment d'aller voter pour se donner bonne conscience, pendant que des magouilleurs tapis dans l'ombre tentent d'imposer leurs propres dirigeants » ?
Ferguson : un an après la mort de Michael Brown la commémoration dégénère
Il y a un an, le jeune Noir Michael Brown a été tué par un policier blanc dans la ville de Ferguson, dans l’Etat du Missouri. Un rassemblement en sa mémoire a été organisé ce dimanche 9 août 2015. D’abord pacifique, il a dégénéré vers la fin « quand les policiers ont tenté de disperser les participants qui bloquaient la circulation, au moins six individus ont tiré en direction des forces de l'ordre », rapporte USA Today. Toujours selon le quotidien « la police a répliqué, blessant gravement l'un des assaillants qui se trouve dans un état critique ». Pendant tout le reste de la journée de dimanche, l'hommage à Michael Brown s'était pourtant déroulé dans le calme.
« Il est important de se souvenir, puisque la mort de Brown n'était que la première d'une longue et embarrassante liste de bavures policières visant des Afro-Américains », écrit le Los Angeles Times. « Le mouvement ‘Black Lives Matter’, ‘la vie des Noirs compte’, est né en réaction à ces bavures à répétition ».
Il est d'ailleurs intéressant d'observer comment les candidats républicains à l'élection présidentielle de 2016 se positionnent, estime le New York Times. « Lors du débat télévisé le sujet a été brièvement abordé, mais les réponses n'ont été guère satisfaisantes. Quand un candidat répond au mouvement 'La vie des Noirs compte' avec le slogan 'Toutes les vies comptent', il y a comme une sorte de malaise », constate le journal avant de conclure : « Tant que notre pays ne considère pas toutes les vies de la même manière, il est malheureusement non seulement raisonnable mais aussi nécessaire de préciser les vies qu'il considère moins importantes que les autres ».
Argentine : primaires pour l’élection présidentielle
En Argentine se sont tenues ce dimanche les primaires pour l'élection présidentielle d'octobre prochain. « Depuis que ce système de primaires simultanées et obligatoires a été instauré en 2011, il fait office de prévision des tendances de l'élection générale », constate Pagina 12. Cette fois, le candidat soutenu par la coalition au pouvoir, Daniel Scioli, remporte certes le plus de suffrages, mais « il est tout de même loin du triomphe espéré par le clan Kirchner », estime La Nacion. « Scioli n'atteint pas la barre magique des 40 % des voix et son avance sur les autres candidats n'est pas suffisamment importante pour qu'il puisse s'imposer facilement dès le premier tour en octobre prochain ».