Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Après la longue attente pour qu'enfin s'ouvrent les bureaux de vote, les électeurs ont débuté l'habituel périple pour trouver leur nom sur les listes, puis celui de leur candidat sur le bulletin. « Il y a beaucoup de candidats, il faut de bons yeux. Je suggère que l'Etat se penche sur cette question et réduise le nombre de candidats pour les prochaines élections. Ceux qui ne savent pas lire vont forcément se tromper dans le choix de leur candidat, déplore Louis Edriss. Ils ont une grande liste devant eux et ne savent pas quoi faire. Imaginez maintenant qu'il s'agisse d'une personne âgée qui voit mal, c'est un casse-tête chinois pour elle. »
Dans le centre-ville de la capitale, à peine ouvert, un bureau a dû fermer car il a été saccagé par des individus non identifiés. Devant le sol recouvert de bulletins déchirés « des bouteilles et des pierres ont été jetées sur les membres du bureau de vote. Ils sont venus travailler, pas mettre leur vie en danger, donc ils ont été obligés de quitter la salle », raconte Guerline Benjamin, représentante du Conseil électoral, témoin de la scène.
A travers tous le pays, les représentants des partis politiques sont en conflit. Ils sont censés être tous autorisés à surveiller les opérations de vote, mais très souvent seuls les mandataires du parti présidentiel semblent avoir accès aux bureaux. Les premiers résultats ne seront pas connus avant au moins six jours, et un second tour est prévu à la fin du mois d'octobre en même temps que l'élection présidentielle.