Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugua
Après neuf années consécutives de contraction de son économie, aggravée par l’exode vers la métropole de dizaines de milliers de personnes souvent parmi les plus éduquées, Porto Rico, territoire de trois millions et demi d’habitants, a accumulé la somme colossale de 72 milliards de dollars de dette.
Comme la Grèce, Porto Rico ne peut pas dévaluer sa monnaie, qui est le dollar. Mais à la différence de la Grèce, Porto Rico ne peut pas faire appel au Fonds monétaire international, puisque ce n’est pas un Etat souverain.
Le président Obama, qui n’est pas intervenu pour renflouer la ville de Detroit - elle avait fait faillite il y a deux ans -, ne veut pas non plus renflouer Porto Rico. En choisissant de ne pas payer une échéance de 58 millions de dollars, Porto Rico risque de se couper des investisseurs privés, qui d’ordinaire achètent ses obligations exemptées d’impôt.
L’espoir du gouverneur, à San Juan, c'est que le Congrès de Washington vote une loi autorisant plusieurs établissements publics portoricains surendettés à faire faillite, pour renégocier ensuite leur dette sous la supervision d’un juge. C’est ce qu’a fait Détroit, mais ce qu’aucune loi fédérale américaine n’autorise à ce jour pour Porto Rico.