Avec notre correspondant à Sao Paulo, Martin Bernard
« Provocation », « terrorisme », les réactions sont nombreuses dans le camp de Lula après l'attaque de jeudi contre l'Institut Lula à Sao Paulo. La présidente Dilma Rousseff a évoqué sur les réseaux sociaux la menace de destruction de la démocratie.
Pour le maire de São Paulo, Fernando Haddad, même si l'explosion n'a pas entraîné de graves conséquences, il s'agit bien d'un attentat. « J'espère qu'il s'agit d'un incident mineur, explique-t-il. Mais dans le contexte actuel, ça m'inquiète... Cela fait un peu partie de la culture d'intolérance qui est dans l'air. C'est un moment délicat, les démocrates doivent se réunir autour des institutions pour faire respecter le pluralisme. Le Brésil est encore une jeune démocratie, cela fait seulement 30 ans qu'on est sorti de la dictature et récemment on a eu des manifestations au cours desquelles certains appelaient au retour des militaires au pouvoir. Il existe encore une culture autoritaire au Brésil et on doit faire attention à cela. »
Le Parti des travailleurs (PT), au pouvoir depuis douze ans, est accusé de corruption et d'incompétence pour avoir plongé le pays dans la récession. De leur côté, les dirigeants accusent l'opposition d'avoir des velléités putschistes. Les deux camps se radicalisent. Et ce, alors que dans deux semaines exactement, de nouvelles manifestations contre la corruption et en faveur de la destitution de Dilma Rousseff doivent avoir lieu.