Avec notre correspondante à Bogota, Zoe Beri
Les guérilleros l'ont dit dans leur discours à La Havane : la trêve annoncée le 8 juillet dernier et qui débute ce lundi est une réponse aux recommandations des pays garants du processus de paix, Cuba et la Norvège, qui avaient demandé aux deux parties de faire une pause dans leurs affrontements.
Des affrontements qui se sont intensifiés ces dernières semaines. Stations de police attaquées dans les villages, oléoducs dynamités, militaire enlevé puis relâché dans la jungle : le pays a revécu des scènes qui, depuis le début du processus de paix, se faisaient plus rares.
Le résultat est que le doute s'est installé dans l'opinion. Selon un sondage réalisé début juillet, 75 % des Colombiens croyaient avant l'annonce de cette trêve que les négociations n'aboutiraient pas.
Le pouvoir a prévu pour sa part de réduire ses opérations militaires si la guérilla tient ses promesses. La semaine dernière le président Juan Manuel Santos a annoncé qu'il se donnait quatre mois avant de faire un bilan et de décider de la poursuite ou non du processus de paix.
Le chef de l'Etat veut des résultats concrets à la Havane, où sera bientôt abordée la question, polémique, du statut juridique des guérilleros, une fois la paix signée.
→ voir aussi la déclaration conjointe du 12 juillet dernier sur la désescalade du conflit