Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Le cessez-le-feu unilatéral décrété par les FARC mercredi 8 juillet est une chance pour le processus de paix. Mais il est insuffisant : une fois n'est pas coutume, tout le monde semble d'accord avec Juan Manuel Santos.
Pour comprendre le scepticisme ambiant, il faut revenir sur les derniers évènements. Le 14 avril, les FARC qui avaient en décembre décrété une trêve unilatérale définitive tuent 11 soldats dans le sud-ouest du pays. Immédiatement, Santos annonce la reprise des bombardements aériens qu'il avait suspendus un mois plus tôt.
Depuis, sur le terrain, c'est l'escalade : embuscades, attentats contre les oléoducs du pays, bombes… Le mois de juin a été le plus violent depuis le début des négociations de paix, selon le Conflict analysis resource center (CERAC), un centre d'études du conflit.
A La Havane, les négociations de paix en vue d'un accord définitif avancent trop lentement au goût du président. En Colombie, la droite dure - très opposée au processus de paix - capitalise. La défiance gagne du terrain. Un cessez-le-feu d'un mois fait figure de tout petit ballon d'oxygène.