A la Une: après l’accord, la bataille au Congrès

L’accord nucléaire avec l’Iran ouvre la voie vers une nouvelle ère, titre USA Today. Moins enthousiaste, le Wall Street Journal : « L’accord provoque une bataille ardente », titre le journal financier en Une, affichant sur une même ligne les photos d’Obama, de Rohani et de Netanyahu. Une bataille qui se jouera également au Congrès américain. Les républicains qui contrôlent les deux chambres « promettent de faire capoter l’accord », selon le New York Times. Le journal explique que la résistance des conservateurs à des ouvertures diplomatiques de ce genre a déjà une certaine tradition : Les républicains s’opposaient déjà au rapprochement avec la Chine dans les années 70.

Il n’empêche : selon le Washington Post, les républicains apparaissent comme les grands perdants de cet accord. Au-delà de la rhétorique, il sera difficile de s’opposer à Obama dans ce dossier, écrit le quotidien. Le président met son veto dans la balance, un veto qui ne peut être contrecarré qu’avec une majorité des deux tiers dans les deux chambres, précise le Washington Post. Si on prend l’exemple du Sénat, cela veut dire qu’au moins 13 démocrates ou sénateurs indépendants devraient s’aligner sur la position des républicains pour atteindre cette majorité. 

Le New York Times de son côté ne partage pas la position des conservateurs à Washington. Selon le journal, « l’accord diminue les risques d’une guerre au Proche-Orient. Le compromis trouvé à Vienne permet d’obtenir ce qu’aucune posture politique ou menace militaire n’a pu réussir jusqu’à présent : limiter sérieusement les capacités iraniennes à se doter de l’arme nucléaire au moins pour les 10-15 années à venir ».
 
La presse cubaine elle aussi fait l’éloge de l’accord sur le nucléaire iranien. « La résistance a triomphé…la paix a triomphé », titre le journal du parti communiste cubain Granma. L’accord entre la République islamique d’Iran et le groupe 5+1 signé hier à Vienne peut être qualifié selon le journal de « triomphe de la résistance iranienne face aux menaces de l’Occident et d’Israël ». Pendant plus de dix ans, des pressions ont été exercées contre la nation persane pour qu’elle renonce à son programme nucléaire à des fins pacifiques, poursuit-il. Des années pendant lesquelles n’ont pas cessé les ultimatums des Etats-Unis, les annonces des Israéliens d’agresser militairement Téhéran, ni les sanctions sévères dont l’objectif était de mettre le pays à genoux. 

Le Wall Street Journal de son côté analyse les conséquences de l’accord pour les investisseurs étrangers. « Même avec la levée des sanctions, il sera difficile de faire des affaires avec l’Iran », estime le quotidien financier. « Les barrières juridiques et culturelles restent assez élevées ». 
 
Le cartel de Sinaloa, « intouchable »
 
C’est une vidéo qui fait le buzz au Mexique : les autorités fédérales ont publié l’extrait d’une caméra de surveillance qui montre les derniers instants du baron de la drogue mexicain El Chapo Guzman dans sa cellule avant son évasion. Joaquim Guzman Loera, alias El Chapo, a fait quatre fois des allers-retours dans sa cellule, il a changé de chaussures avant de s’échapper par le conduit vertical le long des tuyaux de la douche, précise Milenio qui met la vidéo en ligne. La cellule truffée de caméras comportait deux angles morts pour protéger l’intimité du détenu. Le ministre de l’intérieur a assuré que ce n’était pas à cause de ces mesures de protections de droits de l’Homme qu’il s’était évadé, et que tous les systèmes de surveillance avaient été respectés, précise Excelsior. El Chapo a disparu derrière dans le tunnel d’une profondeur de 19 mètres, d’environ un kilomètre et demi de long, creusé depuis une maison. Les lampes qui éclairaient le tunnel, où une moto a aussi été retrouvée, ont été brisées par El Chapo dans sa fuite pour compliquer les poursuites, précise le journal.

Pour la presse mexicaine, la fuite d’El Chapo est la preuve de la puissance du cartel de Sinaloa. « Intouchable, impuni, invisible », résume pour sa part Reporte Índigo qui consacre un dossier spécial à la deuxième évasion en 13 ans du baron de la drogue. Selon le journal en ligne, avec l’arrestation du Chapo Guzmán l’an dernier, les autorités pensaient en finir avec ce cartel. Mais sa deuxième évasion confirme le pouvoir criminel que conserve le Cartel de Sinaloa, une organisation multinationale qui est toujours l’une des plus puissantes du monde malgré les coups que lui ont porté les autorités fédérales.

 

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