La façon de traiter les familles d'otage va changer, promet Obama

L'administration Obama annonce des changements dans la gestion des prises d'otages. Certes, la Maison Blanche se prononce toujours fermement contre le paiement de rançons pour tenter d'obtenir des libérations, mais les citoyens ou les entreprises qui souhaitent le faire à titre privé ne seront pas poursuivis. L'autre changement que les familles appelaient de leurs vœux est une meilleure communication avec l'administration. Une cellule spécialement dédiée sera créée.

Avec notre correspondante à Washington,  Anne-Marie Capomaccio

Ce n'est pas sur le paiement d'éventuelles rançons que l'annonce de Barack Obama change réellement les choses. Les Etats-Unis restent sur une position très dure sur ce point. « Je réaffirme que le gouvernement des Etats-Unis ne fera aucune concession comme payer des rançons à des groupes terroristes qui détiennent des otages américains. Je sais que cela peut provoquer un débat, car c'est un problème délicat, surtout pour les familles. Mais en tant que président, je dois aussi penser plus largement à notre sécurité nationale, a-t-il justifié. Je pense réellement que si le gouvernement des Etats-Unis verse des rançons, cela mettra en danger encore plus d'Américains et apportera des fonds au terrorisme alors que nous voulons l'éliminer. Je pense que notre politique met moins d'Américains en danger. Dans le même temps, sachez que notre politique n'empêche pas la communication avec les preneurs d'otages, que ce soit par l'administration, les familles ou d'éventuels négociateurs. Et lorsque ce sera approprié, le gouvernement pourra même aider les familles dans ce sens. »

Le calvaire des parents

« Mon message aux familles est simple : nous ne vous abandonnerons pas, nous nous tiendrons à vos côtés », a affirmé Barack Obama. Et en effet, si elle se met en place, l'évolution réside dans le traitement des familles. Les proches d'otages n'ont pas ménagé l'administration : les appels restés sans réponses, la condescendance des services de renseignement, les informations cachées... Certains parents n'ont pas eu de mots assez durs pour raconter leur calvaire dans la communication avec Washington. Un calvaire qui s'est ajouté à l'angoisse de la prise d'otage.

Barack Obama a compris le message : « Nous changeons fondamentalement la manière dont le gouvernement travaille avec les familles d'otage, a assuré le président américain. De nombreuses familles nous ont dit qu'elles se sont senties "quantités négligeables", que trop souvent leurs interlocuteurs, les militaires où les services de renseignement leur donnaient des informations à regret. Tout cela est terminé dès aujourd'hui ! Les familles sont des partenaires de confiance, ajoute Barack Obama. Elles doivent être traitées comme telles » et les services de renseignement sont désormais tenus de les informer.

Quatre-vingts citoyens américains ont été enlevés depuis le 11 septembre 2001. Rares sont les retours aux Etats-Unis. Plus de trente d'entre eux sont toujours otages aujourd'hui.

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