Avec notre correspondante à Santiago, Claire Martin
Marcher dans Santiago revient à porter des lunettes crasseuses et à aspirer un grand bol d'air de pot d'échappement. La ville, située dans une cuvette naturelle entre la cordillère des Andes et la cordillère de la côte, est victime de l'augmentation importante de son parc automobile, d'un système de transport en commun déficient, d'industries peu régulées, d'une population qui ne cesse de grossir et de phénomènes naturels.
Claudio Orrego est l'intendant de Santiago, une sorte de maire de la capitale. Il s’alarme : « L'absence de ventilation et l'absence de pluie provoquent des niveaux critiques de pollution de l'air dans Santiago. Et s'il ne pleut pas dans les prochains jours, ce mois de juin sera le mois de juin le plus sec jamais vu depuis 1968. »
Tandis que les autorités accusent le ciel de ne pas pleuvoir et le vent de ne pas souffler, elles évitent d'aborder leurs responsabilités : un manque de régulation d'une ville qui ne cesse de s'étendre, un manque de réglementation environnementale de l'industrie, un manque de moyens pour améliorer le système de transport en commun cher et de mauvaise qualité. Si les problèmes ne sont pas nouveaux, ils s'accentuent avec l'augmentation de la classe moyenne.