Avec notre envoyée spéciale à Valparaiso, Laurie Fachaux
Ce dimanche, plus de 1 000 militaires, gendarmes et policiers sont mobilisés, ainsi que 12 hélicoptères et 8 avions, pour lutter contre un vaste incendie qui s'est déclenché dans une déchetterie des environs de Valparaiso. Trois auberges ont été ouvertes pour recevoir la nuit de vendredi les 6 000 personnes évacuées. Le bilan provisoire fait état d’un mort et de 33 blessés.
La route 68, qui relie la capitale Santiago à Valparaiso, deuxième ville du pays déclarée patrimoine culturel de l'humanité par l'Unesco, est toujours coupée.
Rodrigo a dû évacuer sa maison dans la précipitation : « C’était horrible. On voyait les flammes arriver jusqu’aux maisons. On pensait que tout allait brûler. Tout le monde courait. Moi par exemple, je suis parti avec tout ce que j’ai pu, des habits, la télé, de la vaisselle. Tout, j’ai tout pris. Bien sûr, j’ai arrosé la maison pour essayer de la sauver. »
La peur d'un nouveau foyer
Nous sommes sur la colline Rodelillo, un quartier populaire aux immeubles type HLM. Une odeur d’arbres calcinés, les flancs de la colline sont revêtus d’un manteau blanc de cendres et un incessant ballet d'avions citernes dans les airs. Gonzalo siffle : « Je siffle pour prévenir les pompiers qu’en face d’ici, un nouveau foyer démarre. » Gonzalo reste préoccupé : « Oui, on est inquiets. Là on regarde, on observe. On attend qu’ils éteignent le feu pour être plus tranquilles parce qu’en réalité, l’incendie avance tellement qu’on a peur. »
Sa voisine Sandra rejette la faute sur les pouvoirs publics : « Nous ce qu’on veut, c’est que les politiques prennent en charge la prévention de ces incendies. C’est le troisième de cette ampleur à Valparaiso. Et tant qu’aucune mesure ne sera prise, il y aura d’importants dégâts. » Sur les 6 000 personnes évacuées, toutes seraient rentrées chez elles.
Il y a un an, un « méga incendie » avait fait 15 morts, détruit 2 600 maisons, 1 100 hectares, et laissé 11 000 personnes à la rue, dans la même localité.