Pérou: tensions autour de l’exploitation de la mine de Tia María

Cela fait maintenant deux mois que des manifestations violentes ont lieu au sud du Pérou contre le projet de mine de cuivre à ciel ouvert de Tia María, mené par le groupe mexicain Southern Copper. Après la mort de 4 personnes dont un policier, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence dans la province d’Islay.

Plus de 3000 policiers et militaires se sont déployés dans la vallée de Tambo pour contrôler les ponts et les points d’accès de la région où une partie de la population craint pour ses terres, ses réserves en eau et s’oppose au projet minier de Tia María depuis 2009. La situation s’est aggravée depuis le lancement d’une grève générale le 23 mars dernier. En deux mois, 4 personnes ont été tuées dont un policier, rapporte notre correspondant régional, Eric Samson.

Il y a quelques jours, à la demande du président Ollanta Humala, la compagnie a annoncé suspendre le projet pour une période de deux mois pour essayer de rétablir le dialogue avec la population mais sans succès pour le moment. Vendredi les manifestants ont attaqué le commissariat de Cocachacra (sud du pays) à coup de cartouches de dynamite. Un homme de 55 ans a été tué et sept personnes ont été blessées.

Affirmant agir pour garantir la paix, le gouvernement a déclaré pour une période de soixante jours l’état d’urgence et suspendu certaines garanties individuelles comme l’inviolabilité du domicile, la liberté de circulation et de réunion dans les deux provinces d’Islay et de Mollendo. L’Eglise a proposé sa médiation pour éviter de nouvelles victimes. Le patronat du secteur minier s’est dit favorable à la suspension de ce projet de 1,3 milliards d’euros dont le lancement est prévu pour 2017.

Les opposants au projet minier ont appelé à un mouvement de grève régional cette semaine pour soutenir leur action.

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