Lancé en 2009, le projet minier « Tia Maria », estimé à 1,4 milliard de dollars, a toujours fait face à l’opposition des habitants de cette région du sud du Pérou, qui dénoncent un possible impact sur l’agriculture et l’environnement.
Mais depuis maintenant deux mois, cette opposition s’est transformée en contestation, parfois même violente, comme vendredi 22 mai à Cocachacra, où les manifestants ont tenté de prendre d’assaut un poste de police, occasionnant sept blessés, dont trois policiers.
C’est dans cette localité qu’est décédé un homme de 55 ans le même jour. Depuis le début du mouvement, nous en sommes au quatrième décès enregistré. Il vient s'ajouter à ceux de deux autres manifestants et d’un policier.
Le gouvernement a donc décidé de déclarer l’état d’urgence dans cette province. « Le gouvernement a pris la décision de décréter l'état d'urgence dans tous les districts de la province d'Islay et de Mollendo (sa capitale, NDLR) pour une durée de 60 jours afin de rétablir l'ordre constitutionnel de l'Etat », a déclaré le Premier ministre Pedro Cateriano.
M. Cateriano précise que cette décision prend effet samedi et que les forces armées seront chargées de maintenir l'ordre. Et d'ajouter que cette décision suspend le droit à l'inviolabilité du domicile, la liberté de circulation et la liberté de réunion.
Soixante jours, c'est le temps nécessaire, selon le président de Southern Copper, la société en charge de l’extraction, d’expliquer le projet et de mettre un terme aux inquiétudes qu’il soulève.
L'état d'urgence intervient en pleine visite officielle du Premier ministre chinois, venu entre autres pour promouvoir un projet de ligne ferroviaire entre le Pérou et le Brésil. Un projet qui, selon Li Keqiang, respectera l’environnement.