Greenpeace pénètre sur un site nazca et sème la colère au Pérou

Si Greenpeace est coutumière du genre, sa dernière provocation en date risque de lui coûter cher. L’intrusion, lundi 8 décembre à l’aube, d’une douzaine de ses militants sur le site protégé des lignes de Nazca au Pérou provoque une tempête politique et médiatique.

Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson

Impossible de le rater : le message en faveur du développement durable était déposé sur le sol désertique, en grandes lettres de plastique jaune, à côté du fameux géoglyphe connu comme le Colibri.

Problème, toute cette zone est patrimoine mondial de l’Humanité depuis 1994. Elle est interdite d’accès aux touristes, et même le président péruvien doit demander une autorisation pour s’y rendre. Le simple fait d’y marcher laisse des cicatrices sur le sol désertique. Autant dire que l’organisation écologiste n’est pas à l’honneur cette semaine à Lima où elle participait à la conférence de l’ONU sur le climat.

Le président Ollanta Humala l’accuse notamment d’avoir manqué de « respect » envers le Pérou. Si certains des activistes, dont plusieurs étrangers, ont été identifiés, la Justice se hâte lentement et beaucoup pourraient avoir déjà quitté le pays.

Parlant d’une opération « mal préparée » et « stupide », Kumi Niadoo, directeur éxécutif de Greenpeace, s’est excusé sans réserve. Il est attendu ce jeudi soir à Lima. Il y répètera aux autorités le « profond regret » de l’organisation.

Même si son éditorial reproche à Greenpeace d’avoir oublié que « les lignes de Nazca ne sont pas renouvelables », le quotidien El Comercio y voit aussi l’occasion de rappeller aux autorités, notamment culturelles, que le patrimoine archéologique du Pérou est mal protégé.

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