Que va dire François Hollande au sujet de la dette française envers Haïti ? L'entourage du président français a précisé qu’il ne s’agira pas d’un acquittement financier de cette dette, estimée aujourd’hui à 17 milliards d’euros. Pour François Hollande, il s’agit d’offrir un soutien renforcé au système éducatif.
Une coopération utile, mais nombre d’Haïtiens tiennent à rappeler que cette somme, qui a été payée aux anciens colons pour compenser leur perte de revenus après l’indépendance, a plongé le pays dans la pauvreté, rappelle notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron.
Marcel Dorigny, historien et maître de conférences à l'université Paris VIII, était membre du Comité indépendant de réflexion et de propositions sur les relations franco-haïtiennes. Pour lui, la France n’a pas uniquement un devoir moral. « La dette morale, c’est quelque chose qui revient depuis longtemps. Moi j’étais membre de la commission présidée par Régis Debray sur les relations franco-haïtiennes, nous avons rédigé un long chapitre sur cette question de la dette morale, de la reconnaissance de l’origine d’Haïti, du rôle que la France peut et doit jouer dans le domaine culturel, intellectuel et aussi dans la construction des infrastructures en Haïti qu’on avait beaucoup évoquées à l’époque ».
Les discours du président français à Port-au-Prince sont aussi très attendus, car Haïti est au cœur d’un processus électoral compliqué et l’impunité et la corruption gangrènent également le système judiciaire. Les opposants au pouvoir Martelly et les représentants de la société civile souhaitent des propos forts de la part du président français, qui souligneraient l’importance des principes démocratiques.
Avec les cérémonies officielles sur la place du Champ de mars et la visite du chantier de l’hôpital universitaire, la venue de François Hollande, accompagné de plus de 200 personnes sera en tout cas loin de passer inaperçue dans la capitale haïtienne.