Haïti: une marche contre «l'impunité» dans le système judiciaire

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi 6 mai dans les rues de Port-au-Prince pour dénoncer l’impunité et la corruption qui gangrènent, selon elles, le système judiciaire en Haïti. Cette marche, organisée par des organisations de la société civile, intervient deux semaines après la tenue d’un procès expéditif qui a abouti à la libération de deux présumés chefs de gang.

Avec notre correspondante à Port-au-PrinceAmélie Baron

Derrière la banderole réclamant la fin de l’impunité, des kidnappings, des assassinats et du blanchiment d’argent, les citoyens ont exprimé leur colère suite à la libération des présumés criminels Renel Nelfort et Woodly Ethéard. Ce dernier est un ami du beau-frère du président Michel Martelly.

Les manifestants, comme Maxime Rosny, dénoncent une justice au service du pouvoir.

« A un moment donné où un gouvernement puisse oser libérer des responsables de gang aussi puissants, c’est inquiétant pour toute la société. Dès que la justice n’est pas une garantie formelle pour tous les citoyens, quel que soit votre niveau, votre rang social, cette société n’a pas d’avenir. »

Bilton Bosset est, lui aussi, plus que pessimiste sur l’état de la justice dans son pays.

« Les droits de l’homme ça n’existe pas. Et dans un pays où il y a la misère, le premier droit que quelqu’un a, c’est le droit à la nourriture, au logement, à la vie, à la santé. Nous n’avons pas ces droits. Dans la rue, il n’y a pas un traitement du citoyen haïtien. L’Etat de droit ici, c’est une sorte de caricature », dénonce cet étudiant.

Les élections approchent plusieurs dirigeants de partis d’opposition ont profité de cette marche pour dénoncer les dérives du pouvoir en place et pour exprimer leur inquiétude face à l’insécurité qui pourrait menacer la bonne tenue des scrutins.

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