Violences policières: des mères de victimes défilent à Washington

A la veille de la fête des Mères, célébrée ce dimanche 10 mai aux Etats-Unis, un groupe de mères dont les fils ont été tués par des policiers a défilé à Washington, avec des centaines d'autres personnes. Il s'agissait de présenter au ministère de la Justice une série de demandes destinées à mettre fin à la brutalité policière.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Dans le défilé, on notait plusieurs dizaines de manifestantes ayant perdu un fils abattu par la police, et dont elles ont brandi la photo avec la date de sa mort. La foule, diverse, entonnait, comme dans une incantation, les noms des victimes dont certaines sont devenues des causes célèbres: Freddie Gray, Michael Brown, Amadou Diallo. Sur les banderoles, on pouvait lire toute l'histoire de leur chagrin : « Cessez de tuer nos enfants », « Nous ne sommes pas des criminels », « Ils sont TOUS nos enfants ».

Darlene King a perdu son fils l'an dernier, abattu pour avoir sorti un couteau devant un policier : « Il a été tué de cinq balles dans une rue de Baltimore-Est. Je suis ici pour demander justice pour mon fils parce que c'était un usage excessif de la force, selon moi. »

La manifestation avait été organisée par Maria Hamilton dont le fils, mentalement instable, avait été abattu de 14 balles dans le corps, lors d'une bagarre avec la police qui l'avait arrêté pour avoir dormi dans un parc. Parmi les revendications remises au ministère de la Justice, il est demandé des enquêtes indépendantes quand quelqu'un est tué par un policier, des caméras pour les agents, un meilleur entraînement, et la fin du profilage racial ainsi que l'usage d'armes militaires.

Usant d'un mégaphone, un pasteur a lancé : « Nous sommes ici parce que le port d'un uniforme bleu ne fait pas de vous un dieu. »

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