Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le Pentagone a jugé que la situation était devenue trop dangereuse au Yémen et a pris la décision d’évacuer la centaine de membres des forces spéciales – Bérets verts et Navy seals – qui restait encore dans le pays. Pour les Etats-Unis, c’est un revers. Barack Obama citait toujours le Yémen comme un exemple dans la lutte contre le terrorisme.
Le président Hadi avait toujours bien accueilli la présence américaine et avait autorisé l’usage de drones pour éliminer les islamistes comme le redoutable Anwar al-Awlaki. Avec le retrait des Américains qui formaient l’armée yéménite à combattre les terroristes, c’est une précieuse source d’information sur le terrain qui disparaît. Washington n’est pas certain que les attentats de vendredi aient été commandités par l’Etat islamique, même si celui-ci les a revendiqués.
Pour l’élu démocrate, Adam Schiff, qui siège à la commission du renseignement, quels que soient les responsables, le départ des forces spéciales laisse un vide qui va permettre aux mouvements islamistes al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) ou le groupe Etat islamique d’accroître leur influence dans la région, créant un nouveau défi pour les Etats-Unis.