Les combats ont été intenses à Aden, faisant plus de dix morts et des dizaines de blessés, et le trafic aérien n'avait toujours pas repris à l'aéroport de la ville hier soir. Un avion de combat a également survolé à deux reprises le palais présidentiel, contraignant les forces de sécurité à évacuer le chef d'Etat en lieu sûr.
Les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi n'ont réussi à reprendre le contrôle d'Aden qu'au prix de violents combats contre les unités rebelles du général Abdel Hafedh al-Sakkaf. Ce dernier a des liens avec l'ex-président Ali Abdallah Saleh et avec les miliciens Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et qui ont provoqué la fuite du président Hadi. En février dernier, il avait rejoint Aden, la grande ville du sud, qui échappe encore à l'emprise politique et militaire des milices chiites venues du nord.
Le général al-Sakkaf s'oppose à un ordre de limogeage venu du président Hadi. Il est à la tête d'une unité des forces spéciales qui compte jusqu'à 2 000 hommes, lourdement armés et basés dans un quartier central d'Aden.
Ce regain de violence « marque une escalade dans le conflit du Yémen, qui s'approche d'une guerre civile totale », selon l'expert Jason McGeown, cité par l'Agence france presse. Il met en évidence aussi le rôle que continue à jouer l'ex-président Saleh, chassé du pouvoir en 2012, encore aujourd'hui une personnalité très influente dans le pays.