Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Les mines antipersonnel font en moyenne une victime par jour depuis 25 ans. Alors évidemment, le déminage sera une opération complexe. Personne ne sait combien de mines il y a, ni où elles sont. Il faudra compter, pour les retrouver, sur la mémoire des combattants.
Or, beaucoup de guérilleros sont morts, d’autres ont déserté, et les FARC ne sont pas les seuls à avoir posé des mines : les militaires, les paramilitaires et les trafiquants de drogue aussi. Quand on sait qu’une mine antipersonnel peut rester active sous terre entre 10 et 50 ans, on comprend l’ampleur du défi.
Dans l’immédiat, l’accord sur le déminage est important politiquement, car il confirme que les négociations de paix avancent. Le 4 mars dernier, six généraux sont arrivés à La Havane pour rencontrer les chefs guérilleros, une première dans l’histoire du pays. Ces pourparlers entre guerriers et l’accord sur le déminage semblent indiquer qu’un accord de paix global est proche, ou du moins possible.