Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Pour la première fois de leur longue histoire, les FARC annoncent un cessez-le-feu unilatéral et « l'interruption des hostilités pour une durée indéterminée, qui doit déboucher sur un armistice ». C’est un pas décisif sur le chemin de la paix, considèrent les partisans du dialogue. Mais les FARC jouent fin. Leur communiqué précise que le cessez-le-feu cessera « en cas d’attaque de la part de la force publique ». C’est dire qu’il est conditionné à la suspension des opérations de l’armée.
Les FARC, de fait, veulent un cessez-le-feu bilatéral. Or le gouvernement, lui, ne le souhaite pas, et veut maintenir la pression militaire. D’abord pour forcer les guérilleros à négocier. Ensuite pour faire taire les « faucons » de la droite dure, menés par l’ex-président Alvaro Uribe, aujourd’hui sénateur.
Ces « faucons » ont immédiatement qualifié de « farce » la trêve décrétée par les FARC. C’est oublier que les guérilleros demandent la présence sur le terrain d’observateurs internationaux et de délégués de la Croix-Rouge, pour assurer le succès du cessez-le-feu. Et pour la première fois de leur longue histoire.