Les milliers de congressistes ont réservé un accueil triomphal au Premier ministre, accueilli par une longue ovation de près de deux minutes, israélien, rapporte notre correspondant à Washington Jean-Louis Pourtet.
Son discours d'une vingtaine de minutes a été entrecoupé d'applaudissements incessants. Il n'a pas raté son entrée, alors qu'il va tenir la tête d'affiche pour les prochaines 24 heures. Il a donné à ses fans les grandes lignes de ce qu'il va dire mardi 3 mars au Congrès, mais il a d'abord voulu calmer le jeu en déclarant que l'annonce de la fin de la relation entre les Etats-Unis est « non seulement prématurée, mais fausse ». Il n'a pas voulu être « irrespectueux » à l'égard du président Obama qu'il respecte. Les Etats-Unis et Israël sont une famille qui a parfois ses désaccords, mais qui partage les mêmes valeurs. L'alliance est forte aujourd'hui, et le sera encore plus demain.
Netanyahu a aussi bien sûr évoqué les raisons de sa présence à Washington : son opposition à un accord nucléaire avec l'Iran qui constitue à ses yeux une menace à la survie d'Israël. Un argument que réfute la Maison Blanche, soulignant qu'au contraire il contribuera, s'il est conclu, à la sécurité de l'Etat hébreu.
« Le but de mon discours au Congrès demain [mardi 3 mars, NDLR] est de parler de manière franche sur l'accord potentiel avec l'Iran qui pourrait menacer la survie d'Israël, a déclaré Benyamin Netanyahu. L'Iran est le principal Etat sponsor du terrorisme dans le monde. Regardez ce graphique, regardez cette carte sur le mur : cela montre que l'Iran entraîne, arme et envoie des terroristes sur les cinq continents. L'Iran entoure le monde entier avec ses techniciens de la terreur. C'est ce que l'Iran est en train de faire maintenant, sans armes nucléaires. Imaginez ce que l'Iran ferait avec des armes nucléaires ! Et le même Iran jure d'anéantir Israël. S'il développe des armes nucléaires, il aurait les moyens d'atteindre ce but. Nous ne devons pas laisser cela se produire ! »
Le Premier ministre israélien est dans la capitale américaine pour une mission de trois jours. Manœuvre électorale ou véritable inquiétude face au nucléaire iranien ? Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré, dimanche 1er mars, que Benyamin Netanyahu était « évidemment le bienvenu pour parler aux Etats-Unis », en dépit de la polémique qui a éclaté entre la Maison Blanche et le Congrès.