Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Ils étaient près de 5 000, venus écouter l'évangile selon Sarah Palin. Cette dernière, bien que retirée de la course à la Maison Blanche, reste une idole de la droite radicale tendance Tea Party. Tous les candidats potentiels à la nomination du Parti républicain se sont presentés devant ce grand jury pour décrocher ses voix. Et à la fin de ces trois jours de harangues passionnées, pour la 3e année consécutive, le vainqueur a été avec 25% des voix le libertaire Rand Paul, sénateur du Kentucky, adversaire farouche a toute atteinte à la liberté du citoyen par le gouvernement fédéral.
Dans son viseur, celle qui pourrait être la candidate démocrate en 2016 : Hillary Clinton. Rand Paula sévèrement critiqué son rôle, en tant que secrétaire d'Etat, au moment des attentats de Benghazi, qui avaient coûté la vie à l'ambassadeur américain en Libye. « Je pense que le refus de Hillary Clinton de fournir une défense adéquate pour Benghazi devrait l'empêcher pour toujours de briguer un poste important. Il est temps pour Hillary Clinton de prendre sa retraite de façon permanente », a-t-il lancé.
Jeb Bush chahuté
Arrivé en seconde position avec 23% des voix, le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, est devenu l'étoile montante du parti, après avoir maté une révolution des syndicats dans son Etat. Quant à Jeb Bush, frère et fils des deux derniers présidents américains issus des rangs républicains, il a fini 5e, avec 8% des suffrages. Lors de son intervention vendredi, le frère de George Walker Bush a eu du mal à convaincre l'aile droite de sa famile politique. Il est passé pour un progressiste aux yeux des fans de Sarah Palin, en défendant l'idée d'une régularisation des clandestins.
« Le fait est qu' il n'y a pas de plan pour expulser 11 millions de personnes, a-t-il plaidé. Nous devrions leur donner un moyen de légaliser leur situation en travaillant, sans recevoir de prestations, en respectant la loi, en apprenant l'anglais, et en apportant une contribution à la société. » Parfois interrompu par des huées, Jeb Bush s'est efforcé de prouver à ses auditeurs qu'il était plus conservateur que ce qu'ils pensaient. Certains membres des Tea Party ont quitté la salle quand il a pris la parole. Et l'animatrice d'un « talk show » est même allée jusqu'à suggérer que Jeb Bush et Hillary Clinton se présentent sur le même ticket présidentiel. Mais pour le moment, il n'en reste pas moins, grâce à son organisation, ses relations et ses donateurs, le mieux placé pour obtenir la nomination.