Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Ce veto n’est pas une surprise. Barack Obama avait toujours été opposé à l’Oléoduc pour des raisons environnementales. Mais sa décision ne fait pas que des heureux. Certes la loi avait été adoptée grâce à la majorité républicaine au Congrès qui est donc furieuse, mais elle avait aussi des partisans chez les démocrates : les syndicats étaient pour, car le projet était créateur d’emplois, même s’il y a désaccord sur le nombre. Pour les Etats également où l’économie repose sur l’industrie pétrolière comme la Louisiane.
Cela crée aussi des tensions avec le Canada. Les environnementalistes eux, tout naturellement, sont ravis. Mais leur satisfaction pourrait être de courte durée, car les républicains entendent bien revenir à la charge : ils dénoncent un geste « purement politique », alors qu’Obama, dans une lettre adressée au Sénat, reproche au Congrès d’avoir contourné un processus de décision établi de longue date, à savoir qu’il revient à l’Etat fédéral de décider si le projet sert l’intérêt national.
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Le département d’Etat et d’autres agences terminent une enquête sur l’impact environnemental. Lorsque le rapport parviendra au président, il prendra une décision finale sur le sort de l’oléoduc. Ou il choisira de laisser à son successeur le soin de décider.