Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Partager les expériences et les renseignements, travailler sur la prévention dans les communautés, sont des points qui font l’unanimité à travers le monde, dans la lutte contre le groupe Etat islamique. Mais certains des participants au sommet de Washington font entendre des points de vue moins politiquement corrects.
Oussama Jammal représente le Conseil américain des organisations musulmanes. Selon lui, les gouvernements s’attaquent aux symptômes, en ignorant les causes réelles de l’émergence des organisations terroristes en Syrie. « Nous parlons des terroristes de l’[organisation] Etat islamique, mais nous avons oublié que le régime syrien tue davantage, chaque jour, rappelle-t-il. Ils sont passés sous la couverture radar. Nous sommes distraits par le groupe Etat islamique. Il doit bien entendu être éliminé, tout comme le régime, qui est la cause de tout ce problème, doit être éliminé. »
Le professeur Riedel de l’Institut Brookings tient lui aussi un discours critique. En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, il soutient que les musulmans du monde ont attendu des signes qui ne sont jamais arrivés. « Le problème est le message et les actes, c’est ça l’important, insiste-t-il. Si nous étions clairement en faveur d’une paix juste, équitable et durable entre Israéliens et Palestiniens, ce serait vraiment important. Les actes comptent plus que les vecteurs d’information. »
Les musulmans américains enfin, souhaitent mettre l’accent, lors de ce sommet, sur la nécessité de ne pas stigmatiser des communautés qui ont toujours rejeté l’extrémisme, et souffrent trop souvent de la confusion entre terrorisme et religion musulmane.