Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Le débat sur les limites de la liberté d’expression est ouvert dans les médias américains. Certes, l’émotion suscitée par les attentats de Paris est réelle dans tous les milieux, mais on ne comprend pas toujours aux Etats-Unis la publication de caricatures du prophète Mahomet. La presse d’ailleurs, à de rares exceptions près, n’a pas publié les dessins des derniers mois, ni cette semaine la Une d’après l’attentat.
Les musulmans américains appellent à la fin des violences et au dialogue avec les caricaturistes. Oussama Jammal est le secrétaire général du conseil des associations musulmanes : « Mon message aux journalistes est : nous sommes avec vous, ensemble, contre l’extrémisme et la violence, affirme-t-il. Et ensemble nous devons trouver un terrain d’entente fondé sur un respect mutuel. En ce qui concerne le prophète, pour nous, c’est une ligne rouge. Vous ne devez pas franchir cette ligne, mais tout le reste peut être discuté. »
La laïcité est une notion qui n’existe pas dans un pays où l’on se met sous la protection de Dieu dans le serment d’allégeance. La très grande liberté d’expression américaine, garantie par le premier amendement de la Constitution, a une limite qui n’est pas la même qu’en France par exemple. Dieu n’est pas un sujet de plaisanterie.