Enquête sur la mort de Nisman en Argentine: un témoignage troublant

En Argentine l’affaire Nisman, du nom du procureur en charge de l’enquête sur l’attentat contre l’AMIA (centre culturel juif) à Buenos Aires, en 1994 (qui a fait 84 morts et 230 blessés) continue de faire les gros titres de la presse nationale avec la publication d’un témoignage accablant pour les enquêteurs dans les pages du quotidien Clarin. Alberto Nisman a été retrouvé mort le 18 janvier dans son appartement. Un témoin, qui a assisté au début de l’enquête raconte dans un entretien avec ce journal toutes les erreurs commises sur la scène du crime. Une marche silencieuse en hommage au procureur Alberto Nisman, mort il y a tout juste un mois, se tient ce mercredi.

Natalia, jeune Argentine de 26 ans, qui travaille comme serveuse dans le quartier où résidait Alberto Nisman, a été emmenée par les forces de l’ordre dans l’appartement du procureur, en tant que témoin de l’enquête et des prélèvements effectués sur la scène du crime.

Ce 18 janvier, au petit matin, elle se retrouve donc dans cet immeuble moderne de Buenos Aires. Elle y restera en tout 7 heures, constatant un nombre incroyable d’erreurs de la part des personnes présentes sur place. Elle a ainsi vu notamment le concierge de l’immeuble utiliser la cafetière d’Alberto Nisman, laissant ses empreintes sur la machine, ou encore des enquêteurs touchant, lisant et surlignant des documents sur lesquels travaillaient Alberto Nisman. Des agents qui buvaient tranquillement du maté sur la scène du crime.

Un témoignage qui conforte les doutes de la famille Nisman

« Ils touchaient à tout et il y avait bien une cinquantaine de personne sur place » raconte la jeune femme au quotidien d'opposition Clarin. Des agents qui ont également manipulé le téléphone d’Alberto Nisman. Natalia raconte également avoir vu de ses propres yeux un sac contenant 5 douilles ou balles que lui aurait montré la procureur Viviana Fein, alors que selon les éléments rendus public, seule une balle aurait été tirée.

Avant de quitter les lieux, on lui demande de signer tout un tas de papiers, de déclarations. Aujourd’hui, Natalia dit avoir peur, mais se dit indignée par ce qu’elle a vu. Un témoignage accablant pour les enquêteurs, mais qui conforte les déclarations de la famille d’Alberto Nisman qui pointe depuis le début de cette affaire de graves erreurs dans l’enquête.

Rappelons qu'Alberto Nisman avait accusé la présidente Cristina Kirchner d'entrave dans le dossier Amia, dénonçant un plan destiné à blanchir les Iraniens inculpés pour leur responsabilité supposée dans l’attentat contre la mutuelle juive Amia, qui a fait 85 morts en 1994.

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