Cristina Kirchner veut dissoudre les services secrets argentins

Nouveau rebondissement dans l'affaire Nisman, le procureur trouvé mort la semaine dernière après avoir accusé la présidente Cristina Kirchner de vouloir blanchir des Iraniens recherchés par la justice argentine. En une allocution radiotélévisée, la présidente a accusé à son tour les services secrets d'avoir tué le magistrat dans le cadre d'un complot contre elle. Le gouvernement a annoncé une réforme des services secrets.

Avec notre correspondant à Buenos AiresJean-Louis Buchet

Dans sa première intervention publique sur l'affaire Nisman, Cristina Kirchner a repris la thèse qu'elle avait évoquée sur le réseau social Facebook. Selon la présidente, le procureur, qui l'avait accusée de complicité avec l'Iran, a été tué par des agents des services de renseignements.

Après avoir utilisé Nisman en lui donnant de fausses informations pour alimenter l'accusation, ils l'auraient éliminé. La mort du magistrat serait la seconde étape d'un complot contre elle. 

Cristina Kirchner s'est également interrogée sur le rôle du collaborateur de Nisman qui lui a fourni l'arme avec laquelle il a été tué, laissant entendre qu'il est lié aux services secrets. Après quoi, la présidente a annoncé l'envoi d'un projet de loi portant sur la dissolution de l'actuelle agence de renseignement et la création d'une nouvelle. Cette dernière ne contrôlerait plus les écoutes téléphoniques commandées par la justice qui passerait sous le contrôle du procureur général de la nation. 

Les Argentins se sont toujours méfiés des services secrets dont les structures et les hommes n'ont pas changé depuis la dictature. Mais ils s'étonnent que la présidente ne le découvre qu'aujourd'hui et se demandent si l'enquête en cours permettra de découvrir la vérité sur la mort du procureur Alberto Nisman. 

Mort du procureur Nisman: ses dernières heures et les premières pistes

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