Opération séduction pour Angela Merkel à Washington

Barack Obama reçoit ce lundi Angela Merkel à la Maison Blanche, sur fond de refroidissement entre Washington et Berlin. Cette visite est prévue de longue date. Au départ, elle devait principalement concerner la présidence allemande du G7. Mais la crise ukrainienne et l'initiative franco-allemande, ainsi que la question de livraisons d'armes au gouvernement de Kiev figureront au centre de la visite de la chancelière allemande à Washington.

C'est à un grand écart diplomatique que se livre ces jours-ci Angela Merkel. La chancelière allemande rejette toute livraison d'armes à l'Ukraine dans son combat face aux séparatistes pro-russes. Elle a aussi lancé une initiative diplomatique avec François Hollande pour convaincre Washington que la diplomatie, dans cette crise, fait sens.

Dimanche 8 février, à la conférence sur la sécurité à Munich, le ministre des Affaires étrangères américain John Kerry a souligné à plusieurs reprises l'unité entre les Etats-Unis et l'Europe dans ce dossier. L'initiative franco-allemande est officiellement saluée.  Mais dans les coulisses, des participants américains ont exprimé leurs doutes, rapporte notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. Le sénateur républicain John McCain a attaqué de front la chancelière allemande. Un général a de plus donné des détails concrets sur les armes qui pourraient être livrées à l'Ukraine.

« Les Etats-Unis vont davantage aider l'Ukraine »

L'administration Obama est pour l'instant réservée sur cette question. Washington n'a pas de position claire sur les livraisons d'armes à l'Ukraine, et c'est sans doute ce qui alimente les spéculations. Le porte-parole de la Maison Blanche reprend les termes du binôme franco-allemand déclarant que « la crise ne sera pas résolue en injectant plus d'armes dans la région ». Le secrétaire d'Etat John Kerry expliquait quant à lui dimanche que « les Etats-Unis vont davantage aider l'Ukraine » sans préciser comment. Et le nouveau ministre de la Défense s'est prononcé en faveur des livraisons d'armes que l'Ukraine appelle de ses vœux. C'est aussi la position des républicains, majoritaires au Congrès.

Washington par ailleurs, n'est pas associé au dialogue franco-allemand en cours avec Vladimir Poutine. Le président américain veut sans douter écouter les arguments d’Angela Merkel et en apprendre plus sur les chances d'une issue diplomatique, analyse notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut. Les experts estiment qu'il pourrait attendre la rencontre quadripartite – France, Allemagne, Russie, Ukraine   mercredi à Minsk pour prendre une décision.

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