Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Les slogans scandés par les manifestants ne changent pas : pour eux, il faut que Martelly s’en aille. Depuis des mois ils protestent contre la mainmise du président sur le pouvoir. Faute d’élections, le Parlement a cessé de fonctionner la semaine dernière.
Si le nouveau Premier ministre issu de l’opposition modérée appelle toutes les franges de la classe politique à la table des négociations, pour Assad Volcy, il est hors de question de discuter avec le pouvoir exécutif : « Michel Martelly n'a jamais eu la volonté de négocier, il voulait faire passer le temps pour diriger par décret, ça a été toujours son objectif. Comment demander à la plateforme Piti Dessalines, comment demander au parti Mopod, comment demander à Lavalas, d'aller cautionner cette vérité dictatoriale de Michel Martelly, on ne peut pas. Aujourd'hui, le pays est divisé en deux camps, d'un côté les démocrates, de l'autre ceux qui détiennent tout le pouvoir, et qui veulent livrer les richesses du pays ».
La mobilisation des opposants radicaux a certes faibli, ils n’étaient que quelques centaines ce mardi dans les rues de la capitale, mais ils ont prévu de multiplier les manifestations. Une opposition farouche que le nouveau Premier ministre devra prendre en compte s’il tient, comme il l’a annoncé, à rassembler l’ensemble des forces politiques de la nation.