A la Une: Paris, capitale mondiale anti-terroriste

« Paris se transforme en capitale mondiale de lutte contre le terrorisme », titre O Globo. Selon le journal brésilien, la France a connu hier une mobilisation sans précédent. « Jamais les potaches de Charlie Hebdo, n’auraient imaginé faire descendre dans les rues plus de trois millions de personnes », écrit pour sa part le journal québécois Le Devoir. « Quatre jours à peine après la tuerie de Charlie Hebdo et deux jours après la prise d’otages dans une épicerie juive, une marée humaine sans précédent a submergé la France d’est en ouest et du nord au sud. Aucune ville ni aucun village ne semblent avoir échappé à cette mobilisation historique digne de la Libération ». Et Le Devoir de conclure : « Ni après le 11-Septembre ni après les attentats de Madrid, on n’avait assisté à une telle mobilisation ». 

La presse relève surtout l’émotion palpable dans les rues de Paris et d’autres villes en France. « En ce dimanche, beaucoup de larmes ont coulé », raconte le journal El Universal, des larmes qui témoignent d’une France « endeuillée après les attaques sanglantes de la semaine dernière. Mais les manifestants montraient aussi une certaine détermination à ne pas céder face à l’intolérance et au fondamentalisme ». Et El Universal de citer quelques slogans entendus comme : « Je suis Français et je n’ai pas peur », ou encore « Que l’encre coule et pas le sang ».

« United in outrage »

« Uni dans l’indignation », titre pour sa part le New York Times. « Il est important que la première réponse à ces attentats, avant toute réflexion politique ou sécuritaire, ait été de se réunir dans un grand rassemblement pour montrer sa colère et sa solidarité. Rien qu’en descendant massivement dans la rue, les manifestants ont fait savoir leur conviction, partagée par tous : Charlie Hebdo exerce un droit fondamental en démocratie, celui de la liberté d’expression ».  

Ce message a été véhiculé par des « chrétiens, athées juifs et musulmans », renchérit le Washington Post. Malgré cette manifestation d’unité et de solidarité, les attaques terroristes ont provoqué un certain malaise, poursuit le journal, citant les déclarations du ministre de la Justice Eric Holder. « L’idée qu’un loup solitaire puisse commettre des attentats aux États-Unis me fait passer des nuits blanches ». Le Washington Post relève aussi l’appel des autorités israéliennes, qui somment les juifs d’Europe de « fuir l’antisémitisme ». 

D’autres journaux américains notent un absent de marque parmi les chefs d’État et de gouvernement qui ont défilé hier à Paris : le président américain. « Barack Obama n’est pas Charlie », écrit le site d’information Politico en français. Au moins il ne l’était pas ce week-end, précise-t-il. La décision du président de ne pas venir à Paris suscite des critiques. « Ce n’était pas un problème d’agenda, car il n’avait rien prévu ce week-end », note Politico en évoquant un éventuel risque de sécurité. « Les services secrets, explique le site d’information, ne laissent pas marcher le président à l’air libre dans les endroits qu’ils n’ont pas passés eux-mêmes au peigne fin ». Quoi qu’il en soit, pour le tabloïd new-yorkais Daily News, l’absence de Barack Obama et de tout haut responsable du gouvernement américain à la marche républicaine hier à Paris est tout simplement « shameful », honteuse.  

Haïti, 5 ans après le séisme

Pour évoquer cette catastrophe et ses conséquences, Le Devoir donne la parole à un poète, le québéco-haïtien Rodney Saint-Eloi. Selon lui, il y a eu un « avant » et un « après » séisme. « L’ avant fait d’un sentiment de désespoir envers Haïti, envers les hommes et les femmes, par les politiciens, l’environnement, la méchanceté humaine, la destruction ». Après le séisme, raconte-t-il, « est née en moi l’idée qu’on peut rallumer la lumière, qu’on peut passer d’une violence extrême à un combat plus doux ». Aussi dévastateur fût-il, le séisme a été l’occasion d’un « ressaisissement », d’un sursaut qui peut contribuer à ce qu’il appelle, dans son langage poétique bien à lui, une « remontée en humanité ».

« La reconstruction du pays est toujours en cours », constate le Miami Herald, en faisant état de quelques avancés. « De nouvelles routes et d’hôtels ont été construits. Le système de santé s’est amélioré et le nombre de personnes vivant dans des abris de fortune a fortement diminué », écrit le Miami Herald. Malheureusement, poursuit le quotidien, la vie politique elle n’a pas changé. Elle reste aussi toujours aussi « contrariante ». À la veille du 5e anniversaire du séisme, les politiques haïtiens tentent d’éviter une crise profonde.

Mais Michel Martelly peut désormais compter sur le soutien des Américains. Selon le site Haïti Libre, « les États-Unis sont aux côtés du président, même en cas d’échec de l’accord tripartite signé en décembre dernier ».  Cet accord prévoit entre autres la prolongation du mandat du Parlement, jusqu’en avril 2015 pour les députés et jusqu’en septembre pour les sénateurs.

 

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