Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
L’ex-patron de la CIA a-t-il laissé des secrets d’Etat s’échapper sur l’oreiller ? Le parquet fédéral vient de recommander au ministère de la Justice d’entamer des poursuites contre le très décoré général David Petraeus qui contribua à préparer la fin des conflits d’Irak et d’Afghanistan.
Ce militaire intellectuel et fin stratège a su moins bien conduire ses affaires personnelles que celles de la guerre. Bien que marié, il a eu une liaison avec Paula Broadwell, sortie de West Point et réserviste, qui écrivait sa biographie. Il est aujourd’hui soupçonné de lui avoir communiqué des informations confidentielles auxquelles elle n’aurait pas dû avoir accès.
Personne n’aurait rien su de cette liaison, si la maitresse, jalouse qu’une autre femme ne fasse du charme au général, ne l’avait assaillie de courriels menaçants. Celle-ci avait donc porté plainte auprès du FBI qui, en enquêtant, a découvert non seulement les amours illicites du couple, mais aussi sur l’ordinateur de Paula Broadwell des documents classifiés qui n’auraient jamais dû quitter les classeurs de l’armée.
Petraeus rejette l’accusation. Son avocat reste muet tout comme le ministre de la Justice, Eric Holder, qui doit décider s’il doit suivre la recommandation du parquet. Le sénateur John McCain, tout comme d’autres parlementaires, s’impatiente de cette lenteur jugeant qu’il est indigne de laisser pendant aussi longtemps un héros dans une telle incertitude.