Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Les familles des victimes ont à nouveau démontré qu’elles ne baissent les bras. Surtout pas durant les fêtes de fin d’année, où tous les Mexicains sont en vacances. D’où cette marche à laquelle elles avaient convoqué les habitants de la capitale pour rappeler que cela fait déjà 90 jours que leurs enfants ont disparu.
Emotion
Pour les manifestants, cette date du 26 décembre était donc chargée d’émotion, comme l’exprimait Adriana Cruz, une habitante de Mexico : « Je crois qu’on ne doit pas oublier. Il s’agit de 43 garçons. Il y a des parents qui sont en train de souffrir et qu’on ne peut pas abandonner. Ça fait déjà trois mois et on ne sait rien des étudiants. Même leurs parents n’ont pas de réponse qui leur dirait, "bon, voici ton fils, ce sont ses cendres, mais c’est bien ton fils qui est là." Personne ne leur a donné de réponse. Et le gouvernement fait l’innocent. Il veut oublier. Les autorités veulent que nous autres, nous oubliions. Cela pour pouvoir classer l’affaire, comme toujours, et qu’elle tombe dans l’oubli. »
Energie
Même si cette marche n’a pas attiré les foules comme lors des manifestations précédentes, elle a permis aux Mexicains de réitérer, en cette période de Noël, leur soutien aux parents des victimes. Des parents qui ont réaffirmé leur ferme volonté de continuer à chercher leurs enfants, et cela avec la même énergie qu’ils avaient le premier jour de la disparition des 43 étudiants.