Avec notre correspondant dans la région, Patrick John Buffe
Cette intervention musclée de la police nicaraguayenne pourrait bien être le prélude à une répression systématique des personnes affectées par la construction de ce canal. Elle devrait être aussi le début d’un bras de fer entre les adversaires de cette œuvre pharaonique et le pouvoir, exercé de manière autoritaire par le président Daniel Ortega.
Les opposants au canal interocéanique, dont le chantier vient de commencer, dénoncent à la fois les graves risques de pollution du lac Cocibolca - la plus importante réserve d'eau douce d’Amérique centrale - et les menaces d’expulsion de leurs terres de 30 000 petits paysans. Ils critiquent également le manque de communication et de transparence, tant du gouvernement que de l’entreprise concessionnaire, la Chinoise HKND.
Ces derniers mois, les Nicaraguayens étaient déjà descendus dans les rues de la capitale, Managua, et de nombreuses villes de l’intérieur, pour s’opposer à ce projet censé sortir le pays de la pauvreté. Maintenant que le chantier a débuté, il est fort probable que l'on voit les protestations se multiplier sur le tracé même de ce canal, dont le coût est estimé à plus de 40 millions d’euros.
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