Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
Le 17 avril 1993, Gladys Espinoza Gonzales est arrêtée par la police péruvienne. Sa détention n’est pas enregistrée correctement et elle ne sait même pas de quoi on l’accuse. Pendant un mois, elle n’aura pas l’occasion de faire appel pour demander sa libération. Gladys Espinoza est immédiatement battue, menacée, torturée et violée.
A l’époque, les principaux leaders des mouvements de guérilla sont sous les verrous mais de dures lois antiterroristes, aujourd’hui abrogées, sont toujours en vigueur. Entre 1996 et l’an 2000, Gladys Espinoza sera emprisonnée sans aucune attention médicale. Elle sera à nouveau violée en 1999 lors d’une réquisition dans sa cellule.
Le verdict de la Cour interaméricaine condamne le Pérou à l’indemniser et à lui payer tous les traitements médicaux et psychologiques requis. Lima devra également établir un mécanisme gratuit d’attention à toutes les femmes victimes de violences sexuelles pendant le conflit interne péruvien. La justice péruvienne devra en outre former son personnel et moderniser ses procédures d’enquêtes de toutes les formes de violences sexuelles.
Les futurs protocoles devront être conformes aux standards internationaux, ce dont se sont félicités de nombreux organismes de défense des droits de l’homme et de la femme au Pérou.