«Marche des salopes»: à Lima, des Péruviennes défilent contre le sexisme

Né au Canada, le mouvement anti-sexiste « Slutwalk », la « Marche des salopes » en français, débarque au Pérou. Des dizaines de femmes ont défilé samedi 12 novembre 2011 dans les rues de Lima, très légèrement vêtues. Elles protestaient contre la violence, la discrimination et les abus sexuels.

Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson

Certaines étaient en mini-jupes et talons hauts, d’autres arboraient des décolletés plongeant et des sous-vêtements sexy. Beaucoup portaient un t-shirt avec la silhouette rouge d’une femme en lingerie ou encore des affiches sur leurs attributs, précisant « Ceci est à moi et rien qu’à moi ».

Face à des passants quelque peu surpris, les manifestantes ont exigé plus de respect pour les femmes. Leurs pancartes, leurs slogans demandaient d’ailleurs aux hommes de « regarder mais de ne pas toucher ». Dans un pays profondément machiste, elles ont rappelé que maltraiter une femme ne transforme pas un homme en superman, bien au contraire.

Un peu craintives au départ, les manifestantes ont été vite rassurées. « Les réactions ont été bonnes », a confirmé Fiorella Farje, du collectif « Pour Une Transformation Authentique de la Société » (P.U.T.A.S.).

L’an dernier, sur près de 100 000 plaintes pour violences, près de 90% des victimes étaient des femmes. La ministre péruvienne de la Femme, Aida García, a d’ailleurs souhaité la création d'une « justice de genre » et des tribunaux spécialisés.

Le mouvement la « Marche des salopes » est né au Canada comme une réponse aux propos en début d’année de Michael Sanguinetti. Le chef de la police de Toronto avait estimé que les femmes devaient s’habiller de façon moins provocante pour éviter les problèmes.

Pour en savoir plus

Le site web Slutwalk Toronto
Le site RPP, Radio Programas del Perou

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