Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le président Michel Martelly doit désormais trouver un nouveau Premier ministre. La tâche n’est pas simple car, pour remplacer Laurent Lamothe, il faut une personnalité politique qui soit capable de satisfaire les attentes de l’opposition.
En Haïti, la nomination d’un chef de gouvernement a toujours été l’occasion de tensions car chaque candidature doit obtenir le vote favorable des députés et des sénateurs. Cette procédure nécessite de longues négociations : avant que Laurent Lamothe ne prenne ses fonctions, Michel Martelly avait ainsi passé plusieurs mois sans gouvernement. En vacances, les parlementaires vont devoir se réunir en session extraordinaire et il n’est pas garanti que le sénat parvienne à réunir le quorum requis par la Constitution pour le vote.
Comme les élections n’ont pas été organisées depuis trois ans, la chambre haute ne fonctionne aujourd’hui qu’avec deux-tiers de ses membres, soit vingt sénateurs sur trente. Il suffit seulement de cinq sénateurs pour bloquer le processus de nomination d’un Premier ministre. Vu l’urgence de la situation avec la multiplication des manifestations, une solution exceptionnelle, non constitutionnelle, mais qui serait approuvée par l’ensemble des élus, pourrait être privilégiée.