Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le président du conseil électoral a reconnu mercredi une réalité connue de tous dans le pays : aucun vote ne pourra être organisé avant la fin du mandat des parlementaires haïtiens, le 12 janvier 2015. Il faut, a annoncé Max Mathurin, environ 150 jours pour finaliser le processus électoral, et ces cinq mois de travail ne pourront débuter qu’une fois que les sénateurs auront voté les amendements à la loi électorale.
Or, les membres de la chambre haute refusent toujours catégoriquement de faire passer le texte, car ils considèrent que l’actuelle administration en charge des élections est acquise au président Michel Martelly. Devant cette impasse, le chef de l’Etat a organisé des négociations, mais comme elles ont été boycottées par l’opposition, leur succès est plus qu’incertain.
Sans renouvellement du Parlement, Michel Martelly aura la possibilité de gouverner par décret à partir de la mi-janvier. La preuve, pour ses détracteurs, que le régime vire à la dictature. L’absence d’un pouvoir législatif dérangerait également les partenaires internationaux, qui aident Haïti dans sa transition démocratique depuis la fin du duvaliérisme, en 1986. Un processus lent et chaotique qui est donc aujourd’hui à nouveau menacé.