Avec notre correspondant à São Paulo,Martin Bernard
La polémique était palpable dès la remise du rapport au palais présidentiel de Brasilia lorsqu’un homme s’est écrié : « Que les assassins et les tortionnaires soient punis ! »
Le rapport confirme au moins 434 victimes, morts ou disparus, pendant cette période noire. Les familles des disparus pendant la dictature militaire (1964-1985) déplorent que peu de cas aient été élucidés. La fondatrice du groupe « Tortura nunca mais » (« Plus jamais la torture »), Cecilia Coimbra, a exprimé sa frustration et son indignation.
Dans le camp des militaires, on exige en revanche que les victimes de la guérilla, à laquelle appartenait la présidente Dilma Rousseff, soient également incluses dans le rapport.
Car la remise en cause de l’amnistie, proclamée en 1979 durant le régime militaire pour faciliter la transition vers un régime démocratique, est loin de faire l’unanimité. La Cour suprême s’est déjà prononcée contre. Mais la commission Vérité estime que les tortures commises sous le régime militaire constituent des crimes contre l’humanité et ne peuvent donc pas être amnistiées.