Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
« Vivants ils les ont emmenés ; vivants nous voulons les retrouver : Dehors Peña, dehors Peña… » Comme chaque 1er décembre depuis 2012, les Mexicains sont descendus dans les rues pour demander la démission du président Peña Nieto. A Mexico - entre autres manifestations - une grande marche a parcouru la principale avenue de la capitale. Elle s’est déroulée de manière pacifique, même si sa fin a été émaillée d’incidents.
Mais cette année, la consigne principale de cette mobilisation visait la disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa - enlevé par les cartels avec la complicité d'une partie de la police locale - comme le rappelle le professeur Toma Reyes Navarrete : « Les années précédentes, on savait qu’on était contre le gouvernement à cause de sa politique néolibérale. Mais maintenant s’est ajouté ce problème et nous voulons qu’ils nous rendent vivants les étudiants qui ont disparu. »
« Il y a beaucoup de violence »
Et parmi les manifestants, de simples citoyens et citoyennes s’étaient déplacés pour exprimer à la fois leur ras-le-bol et leur espoir d’un changement : « Je crois que c’est le moment pour que nous participions tous de manière consciente [afin de] changer la situation du pays, explique ainsi Makrina Monroy, une habitante de la capitale. Il y a beaucoup de violence, beaucoup de pauvreté et beaucoup d’abus de pouvoir. »
Dans ces conditions, rien d’étonnant à ce que le président Peña Nieto commence la troisième année de son mandat avec un niveau très bas de popularité. Et en devant répondre à un défi : celui de mettre un terme à la violence, à l’impunité et à la corruption qu’il a été incapable de réduire durant les deux dernières années.