Avec notre correspondant régional, Jean-Louis Buchet
« Nous formerons un troisième gouvernement pour tous les Uruguayens. Dans la nuit du 30 novembre, vous pourrez faire la fête, Uruguayens ! » Ces mots ont été prononcés par Tabaré Vazquez lors de son dernier meeting, jeudi 27 novembre.
Sans ce dernier meeting, on n’imaginerait pas que les Uruguayens élisent leur président ce dimanche, tant Montevideo est calme. Pour tous, l’affaire est entendue : le candidat du Frente Amplio, la coalition de gauche au pouvoir depuis dix ans, l’emportera largement sur son adversaire de droite Luis Alberto Lacalle Pou.
Mariela, uune habitante de la capitale, est enthousiaste : « Le Frente Amplio a beaucoup fait pour les pauvres. Grâce aux impôts de la classe moyenne, on aide maintenant les défavorisés. Avant, les riches gouvernaient pour les riches. »
Mais la gauche, d’abord avec Tabaré Vazquez, déjà élu en 2004, puis avec José Mujica, qui lui a succédé en 2010, ne doit pas son succès qu’aux mesures sociales comme l’explique le politologue Adolfo Garcé : « Elle a très bien conduit la politique économique. Le produit intérieur brut a augmenté. Le chômage a baissé. L’investissement extérieur a été impressionnant. »
Disposant de la majorité au Parlement, Vazquez aura les mains libres pour approfondir les réformes dans les cinq ans à venir. Cinq ans que la droite devra mettre à profit pour se réinventer.