Sous l'égide de José Mujica, l'Uruguay est devenu un autre pays. L'ancien fleuriste, guérillero et prisonnier, a légalisé en quatre ans à la fois l’avortement, le cannabis et le mariage gay. Et ce n'est pas tout : la croissance est au rendez-vous et la pauvreté a été divisée par trois. Pas étonnant donc que le bilan de ce président de gauche atypique qui vit dans une maison modeste près de Montevideo soit globalement bien perçu par les électeurs.
« L’action de Mujica dans son ensemble est majoritairement approuvée, souligne le sociologue Denis Merklen. Si la droite libérale remporte ces élections, il y aura peut-être une remise en cause des lois et de certaines conquêtes. Mais si c’est la gauche avec Tabaré Vazquez, même s’il est personnellement moins libéral que Mujica, c’est peu probable qu’il revienne en arrière ».
Le risque d'un second tour
Pour l'instant, c'est le successeur désigné de José Mujica, Tabaré Vazquez, qui est donné favori. Mais la perspective d'un second tour n’est pas exclue. Ce qui favoriserait, grâce au report des voix, le candidat du Parti national, Luis Lacalle Pou. Avec ce fils d'un ancien président, jeune, athlétique, la droite uruguayenne pourrait célébrer son grand retour au pouvoir après dix ans d'absence.
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