« Nous savons que les FARC sont responsables de cet enlèvement, a martelé le président Juan Manuel Santos. Cet enlèvement est totalement inacceptable, nous disposons d'informations selon lesquelles ce sont assurément les FARC. C'est pourquoi nous faisons porter aux FARC la responsabilité de la vie et de la sécurité de ces trois personnes enlevées, le général, le caporal et la femme. Nous les exhortons à libérer ces trois personnes au plus vite. Ce lundi, les négociateurs de paix devaient voyager à La Havane pour une nouvelle session de négociations. Je vais leur demander de ne pas y aller, ces négociations sont suspendues jusqu'à ce que ces faits soient éclaircis et que ces personnes soient libérées. Donc ils ne partiront pas ce lundi à La Havane ».
C'est près de la municipalité de Quibdo, dans le département du Choco au nord-ouest de la Colombie que le général Rubén Dario Alzate a été enlevé avec le caporal Jorge Rodriguez et la conseillère Gloria Urrego, alors qu'ils se déplaçaient dans une embarcation pour vérifier des projets énergétiques de l'armée. Le soldat qui pilotait l'embarcation a donné l'alerte.
Plusieurs groupes armés sont présents dans ce département qui borde le Pacifique jusqu'à la frontière du Panama : le clan Usuga très impliqué dans le trafic de drogue, la guérilla de l'ELN, Armée de libération nationale, et les FARC avec le Front 34 dans cette région. C'est lui que les autorités accusent de l'enlèvement. Le ministre de la Défense a ordonné le déploiement de renforts militaires, et a demandé la médiation du Comité international de la Croix Rouge pour négocier la libération des otages.
De son côté, le président Santos exige des éclaircissements : «Pourquoi le général Alzate a-t-il brisé tous les protocoles de sécurité en étant habillé en civil dans une zone rouge», a-t-il demandé. Une enquête est en cours. Mais ces enlèvements portent surtout un coup dur au processus de paix, suspendu pour la première fois depuis qu'il a commencé, il y a presque deux ans jour pour jour, le 19 novembre 2012.