Les autorités colombiennes attendaient depuis longtemps que les Farc reconnaissent leur responsabilité dans les dommages infligés aux civils. En juillet 2013, le président Juan Manuel Santos avait pris les devants en déclarant que l'Etat colombien avait commis de graves violations des droits de l’homme. Jeudi 30 octobre, les rebelles lui ont emboité le pas. L'un de leurs dirigeants, Pablo Atrato, a toutefois précisé que l'action des Farc n'a jamais visé les civils de manière volontaire.
« La population n'a été ni la cible principale ni une cible secondaire des actions défensives ou offensives de nos structures armées. C'est-à-dire qu'il n'y a jamais eu, au sein des Farc, de politique visant à faire de manière systématique et délibérée des victimes dans la population », a-t-il expliqué. « Nous reconnaissons explicitement que notre action a affecté les civils à différents moments et circonstances, tout au long de ce conflit », a-t-il poursuivi.
Cette déclaration intervient alors les deux parties discutent depuis deux mois du dossier sensible de la reconnaissance des victimes du conflit. Les Farc viennent de renouveler leur équipe de négociation à La Havane. Ils ont inclus plusieurs hauts dirigeants, un geste qui pourrait, selon plusieurs analystes, accélérer la fin du conflit.