Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Les élections majeures sont celles au Sénat et à la Chambre des représentants de l’Etat fédéral, car c’est la marge de manœuvre du président qui est en jeu. La Chambre restera républicaine, cela n’est pas remis en question. En revanche le Sénat, aujourd’hui démocrate, peut basculer vers l’opposition conservatrice, et si c’est le cas, Barack Obama aura une fin de mandat très compliquée.
Des projets aussi importants que la fermeture de Guantanamo, ou la loi sur la régularisation des immigrés risquent de ne jamais voir le jour. Et c’est pour cette raison que toute la campagne des républicains est axée sur un vote « pour ou contre Obama ».
Multitude de scrutins
Mais il ne faut pas oublier les autres scrutins : 38 sièges de gouverneurs sont aussi à pourvoir, des dizaines de mairies renouvellent les conseils municipaux, 46 Etats votent pour les assemblées locales, et une multitude de questions sont posées aux citoyens, comme à Washington, par exemple, où l’on vote pour ou contre la légalisation de la consommation de cannabis.
Les Américains ne sont pas des citoyens modèles, et l’abstention peut aller jusqu’à 60 % lorsque les élections ne sont pas jumelées avec une présidentielle. On vote ainsi peu, les moins de 35 ans sont les abstentionnistes les plus nombreux, et les extrémistes sont les plus enclins à se déplacer. Tous ces facteurs cumulés sont défavorables aux démocrates qui en sont conscients et focalisent leur campagne sur cette probable forte abstention.
« Perdre les élections de mi-mandat, cest la norme »
Quoiqu’il en soit, « perdre les élections de mi-mandat, pour le parti du président, c’est la norme », relativise Thomas Mann, chercheur à l’institut Brookings. « Les gens disent : "c’est une vague républicaine". Mais non, ce n’est pas une vague ! Les opinions favorables, concernant les républicains, sont au moins 10 points en-dessous des opinions favorables pour le parti démocrate. Et avec ça, Barack Obama et ses 42%, c’est une bonne performance ! »
Comme Thomas Mann, les politologues sont tous d’accord pour dire que traditionnellement, le président en place perd les élections de mi-mandat. Barack Obama a ainsi tenté jusqu’au dernier moment de convaincre les démocrates d’aller voter, en personnalisant le scrutin, mais les derniers sondages d’opinion ne sont pas optimistes pour la Maison Blanche.
► A (RE)ECOUTER : Etats-Unis: état des lieux avant les élections de mi-mandat (Reportage international)