A la Une: des soldats américains exposés aux armes chimiques en Irak

L’article du New York Times, publié mercredi a fait l’effet d’une bombe. Selon le journal, des soldats américains et irakiens ont été exposés, entre 2004 et 2011, à des armes chimiques en Irak. Il ne s'agit pas là des fameuses armes de destruction massive, dont l'existence prétendue avait servi de prétexte à l'administration Bush pour envahir l'Irak en 2003. Non, il s'agit, explique le New York Times, « de fin de série d'un programme d'armes chimiques, utilisées par Saddam Hussein dans la guerre contre l'Iran entre 1980 et 1988. Ces armes ont été conçues aux Etats-Unis, produites en Europe et assemblées dans des entreprises occidentales en Irak. Et pourtant, l'armée américaine n'a pas jugé utile de préparer ses soldats aux éventuels risques encourus en cas de contact avec ces produits chimiques ».

Non seulement les soldats américains et irakiens n'ont pas été préparés aux dangers, le Pentagone a même ordonné à ceux qui ont été blessés de se taire. « Même au sein de l'armée et dans les rangs du Congrès, très peu de personnes sont au courant du fait que des soldats ont été blessés en étant exposés à des agents neurotoxiques et à du gaz moutarde », écrit encore le New York Times.

Entre-temps, le Pentagone a confirmé les informations du journal. Du coup se pose maintenant une autre question hautement explosive : où se trouvent ces armes aujourd'hui ? « L'administration américaine estime que la possibilité que ces armes se retrouveront un jour entre les mains du groupe Etat islamique est minime. Pourtant, deux éminents experts américains d'armes chimiques estiment, eux, que l'EI pourrait non seulement déjà avoir mis la main sur certains stocks de ces armes mais qu'il les aurait aussi déjà utilisées à Kobane, en Syrie », rapporte l’éditorialiste qui poursuit : « Dans l'ancien centre du programme irakien d'armes chimiques, situé non loin de la ville de Samarra, au nord de Bagdad, deux bunkers sont toujours remplis d'équipements chimiques. Ces contenus auraient dû être détruits selon la convention sur les armes chimiques. Mais le Pentagone s'est apparemment désintéressé de ce problème. Les Etats-Unis ont chargé les Irakiens de s'occuper de ces stocks. Mais les Irakiens ne l'ont pas fait ». Et le New York Times de conclure : « Ceci met en danger - de manière inacceptable - les vies des civils et des armées qui tentent aujourd’hui de se battre contre un nouvel ennemi ».

Mexique : découverte de nouvelles fosses clandestines à Iguala
 
Au Mexique, l'émotion et la mobilisation restent très fortes dans l'Etat de Guerrero après la disparition mystérieuse des 43 étudiants. « De nouvelles fosses », s'exclame en Une La Prensa. Six nouvelles fosses clandestines ont été découvertes hier dans les alentours de la ville d'Iguala, où ont disparu les 43 étudiants le 26 septembre. « Quatre de ces fosses contiennent des restes humains », rapporte le journal mexicain.

Mais on ignore encore s'il s'agit des corps des jeunes. Pendant ce temps, la mobilisation de la société civile dans l'Etat de Guerrero se poursuit. « Les organisations sociales et les associations d'étudiants qui manifestent depuis plusieurs jours annoncent la prise de 80 mairies », qu'ils occupent pour protester contre la collusion ouverte entre des autorités municipales, la police et le crime organisé dans cette affaire, écrit La Jornada.

Colombie : l’affaire Timochenko, le procureur demande des comptes au président
 
En Colombie, « le procureur général demande des comptes au président Juan Manuel Santos ». Parce que le haut magistrat voudrait savoir quand, combien de fois et pourquoi le chef d'Etat a permis à Timochenko, le chef des FARC, de se rendre à La Havane pour participer aux pourparlers de paix entre la guérilla et le gouvernement colombien. Et ceci alors que Timochenko a été condamné par contumace à de multiples reprises et qu'il est considéré par les autorités colombiennes comme l'ennemi public numéro un, constateEl Heraldo.

« Aucun mandat d'arrêt n'a été levé », expliquent plusieurs représentants de la justice dans les colonnes d'El Espectador. « Faudrait-il donc arrêter le chef des FARC ? Faudrait-il le tuer ou alors lui dérouler le tapis rouge à La Havane ? », s'interroge le journal. « Le président Santos a en tout cas estimé qu'il avait besoin de Timochenko pour les négociations de paix. Seulement voilà : cette position est loin de faire l'unanimité au sein de la société colombienne ».        

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