Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
A chaque fois qu’il le peut, le président Enrique Peña Nieto évoque la tragédie d’Iguala, où il ne s’est d’ailleurs toujours pas rendu. Ce mercredi, il a insisté sur l’angoisse des mères des étudiants disparus qui ne savent pas où se trouvent leur enfant :
« Nous nous unissons pour réitérer notre solidarité avec chacune d’elles et avec leurs familles. Et soyez assurés que les organes du gouvernement de la République sont en train de tout faire pour les localiser. »
De cette manière, il tentait de rassurer les familles des étudiants disparus et leurs camarades qui se montrent toujours plus critiques par rapport à l’enquête menée par les autorités mexicaines.
Climat d'incertitude
Dans la capitale où ils se sont rendus ce mercredi pour manifester, les compagnons des futurs maîtres d’école ont même qualifié de « plaisanterie » les prétendus progrès des enquêteurs, en relation avec la recherche de ces 43 jeunes, portés disparus depuis trois semaines.
Car personne ne comprend pourquoi les autorités ne parviennent pas à savoir où ils se trouvent. Et cela malgré le fait que plus de cinquante personnes ont été arrêtées – en majorité des policiers municipaux – toutes accusées d’avoir participé à l’enlèvement de ces étudiants. Est-il possible qu’aucun des détenus ne possède d’éléments qui permettent de pouvoir les localiser ? L’absence de réponse à leurs questions provoque l’inquiétude des parents d’élèves et de leurs camarades. Et ce climat d’incertitude rend leur attente encore plus insupportable.