Avec notre correspondant à la Paz, Reza Normamode
Le président sortant termine loin devant ses adversaires. Doria Medina est à environ 24%. Troisième, l’ex-président de droite Jorge Quiroga est à 9%. Evo Morales l’aurait aussi emporté dans la région de Santa Cruz, supposée bastion de l’opposition de droite.
Ce qui reste encore indécis, selon les premiers résultats, c’est en revanche l’obtention des deux tiers des sièges au Parlement. Un peu plus de 6 millions de Boliviens étaient appelés aux urnes. Le vote est obligatoire en Bolivie. Le scrutin s’est déroulé sans incident majeur.
Après la publication des premiers résultats, Evo Morales a notamment dédié sa victoire au Cubain Fidel Castro et au défunt président vénézuélien Hugo Chavez. Il s’agit donc d’un véritable triomphe pour le leader indigène.
Un succès historique
Arrivé au pouvoir en 2005, Evo Morales remporte un nouveau succès électoral historique, autant par son ampleur que par la confirmation d’une stabilité politique inédite en Bolivie depuis le retour de la démocratie en 1982.
Dès l’annonce des premiers résultats, le leader indigène s’est adressé à ses partisans rassemblés sur la place Murillo au pied du palais présidentiel. Quant au candidat malheureux, Samuel Doria Medina, il a reconnu sa défaite :
« Nous prenons ce résultat comme un mandat. Un mandat pour que tous les parlementaires d’Unité démocrate contrôlent de manière adéquate la gestion de ce gouvernement. Pour que nous nous assurions qu’il n’y ait plus de réélections, que nous nous assurions que la Constitution et les lois soient respectées. Que nous nous assurions que la santé, l’éducation et la lutte contre l’insécurité s’améliorent dans notre pays. »
Parmi les priorités affichées du président réélu, on trouve la lutte contre l’insécurité et la corruption, la consolidation de la bonne santé économique, ou encore l’approfondissement de l’industrialisation du pays. Quant à l’opposition, elle a désormais cinq ans de plus pour essayer de se réunir enfin derrière un projet et un seul candidat, ce qui semble être l’unique manière de pouvoir un jour inquiéter le président Morales et son parti.