Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Les parents de Peter Kassig, assis l’un à côté de l’autre sur un canapé, ont plaidé auprès de ses ravisseurs pour qu’ils fassent preuve de clémence. Ed, le père a parlé le premier, rappelant que son fils, capturé l’an dernier en Syrie, ne faisait qu’aider les blessés syriens en leur fournissant une assistance humanitaire dans le cadre de l’organisation qu’il avait fondée. Il a souligné que son fils qui s’était converti à l’islam pendant sa captivité n’avait rien à voir avec les frappes aériennes menées par les Etats-Unis contre le groupe islamique.
« Nous avons demandé à notre gouvernement de changer de politique, mais comme notre fils, nous n’avons pas plus d’influence sur le gouvernement américain que vous n’en avez sur le lever du soleil. Nous implorons ceux qui le détiennent de faire preuve de compassion et d’user de leur pouvoir pour libérer notre fils. »
Paula Kassig, la tête recouverte d’un foulard, et tenant sur ses genoux une photo de son fils s’est adressée directement à lui : « Sache que nous prions pour toi et pour ton retour en toute sécurité et par-dessus tout, sache que nous t’aimons. »
Ce message peut-il émouvoir l’organisation de l’EI ? C’est peu probable. La mère du journaliste américain Steven Sotloff en avait adressé un identique qui n’avait eu aucun effet sur les jihadistes. Et comme ceux-ci ont régulièrement présenté à la fin de leur vidéo montrant une décapitation, leur prochaine victime, nombreux sont ceux qui craignent le pire pour Peter Kassig dont le visage est apparu après l’exécution du Britannique Alan Henning.